Deux fois, le hasard a poussé Pascale Coutu et son conjoint Pierre Tremblay à plonger dans l’univers de la courge. La première fois, c’était en 1999. En feuilletant un livre dans une librairie, Pascale a un coup de foudre : « Je découvrais plein de variétés de courges... Je les voulais toutes dans mon champ ! » À cette époque, Pascale et Pierre sont déjà propriétaires de la ferme laitière Coutu : en fait, ils représentent la septième génération à en prendre possession. Dans le but de changer la vocation des lieux, ils tentent leur chance avec la production maraîchère. En 1999, ils sèment une trentaine de variétés de courges.
En 2001, ils récoltent 40 000 citrouilles lorsque les États-Unis déclarent la guerre et freinent les échanges commerciaux. Pour les nouveaux associés, c’est la catastrophe : « On ne savait plus où mettre toutes ces citrouilles, s’esclaffe Pascale en entrevue. Les voisins, les gens du village et des environs se sont passés le mot et sont venus en acheter… » Deuxième coup du destin : c’est à partir de ce moment que le duo se décide à s’orienter vers l’agro-tourisme.
Et ils ont eu raison. Bon an mal an, près de 25 000 visiteurs débarquent à La Courgerie, à Sainte-Elisabeth, dans la région de Lanaudière. Les groupes scolaires, à eux seuls, représentent le tiers des visites. Depuis six ans, le couple s’occupe exclusivement, à temps plein, de sa production de courges. Ils récoltent désormais plus de 100 000 citrouilles et produisent près de 300 variétés de courges (oui, il en existe autant !). « C’est un mode de vie, explique Pascale. Nous avons un garçon de 10 ans et nous faisons l’école à la maison. Au fil des années, nous avons ouvert un centre d’interprétation, une aire de dégustation avec démonstration en cuisine, une boutique en plus d’offrir la balade et l’auto-cueillette ». À l’automne, dix employés mettent la main à la pâte.
En 2010, soucieux de faire connaître les courges et les cucurbitacées, le couple troque la pelle et la brouette pour la louche et le chaudron… Ensemble, Pascale et Pierre cuisinent et créent des recettes jusqu’à en faire un premier livre (Les Courges dans votre assiette). Ils récidivent l’année suivante (Les Courges d’été dans votre assiette). En août dernier, leur troisième bouquin (Les Courges – Conserves et confitures) débarque sur les rayons. « Il contient environ 200 recettes, la moitié sont des recettes de mises en pots et l’autre, des idées d’utilisations, précise la pimpante propriétaire. Notre but, c’est de donner des idées pour cuisiner la courge autrement. » Et eux, sont-ils tannés d’en manger ? La principale intéressée éclate de rire : « J’arrête avant de me rendre là ! Mais disons que lorsqu’on part en voyage, on ne prend pas de repas avec de la courge… On essaie plutôt de découvrir d’autres produits inspirants. »
Questions éclairs à une maraîchère amoureuse de bonne bouffe
Quelles sont les propriétés nutritives des courges ? Elles sont bourrées de fibres. Plus elles sont orangées à l’intérieur plus elles renferment du bêta-carotène, un antioxydant. Certaines sont reconnues pour leur apport en calcium, en fer, en vitamines A, B, C, D et E.
Nommez-moi des mariages de saveurs réussis avec les courges ? La courge poivrée farcie à l’agneau. La courge butternut en potage avec un soupçon de sirop d’érable. La buttercup en purée. Le potiron et le goût des marrons. La courge hubbard bleue en frites grecques, c’est fabuleux !
Vos recettes coups de cœur tirées de votre récent livre ? Les cornichons à l’aneth de tante Thérèse. La relish de courge d’hiver et celle de courgettes. Cette dernière est notre plus meilleur vendeur en boutique !
On fait quoi avec des enfants à La Courgerie ? À partir de la mi-septembre, on vient choisir sa propre citrouille. Le champ est magnifique à cette période de l’année. Ça fait de belles photos… On peut aussi faire la balade en voiturette tirée par un tracteur, visiter l’aire d’interprétation et jouer dans le coin des tout-petits.
Les Courges – Conserves et confitures est publié aux Éditions Goélette.
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