« Oh, maman, regarde le beau saumon ! Avec une petite sauce au citron, je pense que ça ferait un bon souper. »
Le poissonnier m’a regardé, ébahi. J’ai pouffé de rire. C’est que cette phrase est sortie de la bouche de mon garçon âgé de… 4 ans. Habitué à la bonne bouffe de sa mère, journaliste-blogueuse-traductrice-épicurienne, Fiston mange de tout. Du brocoli ? Oui. Du flétan ? Oui. De la salade ? Oui. Du brie ? Oui.
Mais ce ne fut pas sans effort.
Bien faire manger sa famille est un défi. Venant moi-même d’une famille de gourmands gourmets, où les repas étaient des cérémonies auxquelles participaient tous les membres, j’ai conservé cette habitude d’élaborer des repas goûteux, d’y apporter à la fois de la qualité, une touche d’exotisme, beaucoup d’originalité et de diversification… J’ai toujours mis la barre haute. Et j’ai toujours eu, je l’avoue, des attentes quant à la réaction de mes deux poussins, Sacha 4 ans et Romy, 18 mois.
Bien manger ne veut pas dire – du moins, pas chez moi – mettre les petites assiettes dans les grandes. Cela veut tout simplement dire s’assurer que les aliments soient sains, nutritifs, bien apprêtés. Les goûts des enfants se développent au fil du temps : j’ai toujours pensé que j’avais plus de chances qu’ils s’ouvrent à l’univers de la nourriture et de l’alimentation si moi-même je m’y attardais et je m’y appliquais. Il faut cultiver la curiosité, tous les nutritionnistes et les pédiatres le disent.
Il m’arrive de bouder quand mes deux complices, formant une équipe hostile et butée, repoussent leur assiette en faisant la moue. Ce soir, les tomates confites et les rapinis à l’ail ne passent pas. Dans une semaine, peut-être…
Persévérance. Voilà un mot dont j’ai compris toute l’essence depuis que je m’active derrière les fourneaux pour Fiston et Princesse. Je teste, j’expérimente, j’ose. Parfois, je perds… Mais souvent, croyez-moi, je gagne.
C’est ici que je vous parlerai de mes francs succès et de mes bêtes échecs culinaires, sans vous cacher toutes les préoccupations et les joies qui les entourent. Après tout, mon objectif est clair et précis : faire de mes deux petits libres penseurs des mordus de la bouffe. Comme moi. Comme mes parents. Pour qu’ainsi, la tradition se perpétue.
Danièle & Normand
Nous connaissons très bien mamama Maude et ses 2 dégustateurs. Nous certifions que tout ce que vous venez de lire…est la pure vérité.
Maude Goyer
Voici ma recette de sauce au citron, qui accompagne à merveille les poissons (saumon, sole, etc) :
Ingrédients:
Préparation:
Faites chauffer l’huile d’olive et l’oignon dans une casserole. Ajoutez le jus de citron (et le zeste, si désiré), le vin blanc. Assaisonnez. Ajoutez le persil. Laissez réduire jusqu’à l’obtention de la consistance désirée.
France
Pour la recette de Maude on peut remplacer le vin blanc par????
Merci
Evelyn
Bonne question! personnellement, dans certaines recettes, je substitue le vin blanc par du jus de pomme, mais ça ne fonctionne pas pour toutes les recettes, il faut goûter…
Claudine
Ma soeur m’a fait parvenir ce billet. En lisant la première phrase, j’ai tout d’abord crû qu’elle avait mis par écrit l’une des situations vécues avec mes fils de cinq et onze ans…
Le repas préféré de mes fils? Pangasius, brocoli, quinoa et sauce béchamel. Rien de moins. Le grand m’a téléphoné de chez son père l’autre soir, afin de connaître ma recette de tofu sauté et le petit me demande souvent d’acheter du brocoli.
Je me croyais seule dans cette situation. Bien contente d’apprendre que la saine alimentation et l’ouverture d’esprit culinaire fait encore des adeptes!
Élise
Eh bien bonne chance tout le monde!!
Moi aussi je viens d’une famille « bonne bouffe = tradition » mais mes 3 filles lèvent le nez sur presque tout!
Et ce n’est pas faute de persévérence!!
Maude Goyer
Bonjour France,
Pour varier (et lorsque je cuisine pour toute la famille), je remplace le vin blanc par du bouillon de poulet ou encore moitié-moitié bouillon et lait.
Mais je dois avouer que l’option jus de pomme suggérée par Evelyn me tente beaucoup…
Maude
Maude Goyer
Bonjour France,
Pour varier (et lorsque je cuisine pour toute la famille), je remplace le vin blanc par du bouillon de poulet ou encore moitié-moitié bouillon et lait.
Mais je dois avouer que l’option jus de pomme suggérée par Evelyn me tente beaucoup…
Maude
lucie brazeau
Avec les années, débarquent à la maison les « chums » qui courtisent votre belle grande adolescente fine-bouche accomplie. Hélas ! Monsieur ne connaît que le steak et le steak haché et les côtés levées ; il boude tout légume sauf les bâtons de carottes crues et refuse les sauces. Salades ? Surtout pas. Tomates : à proscrire.
Intéressant pour les repas de famille… Votre belle grande rage un peu à la perspective d’abandonner ses bonnes habitudes alimentaires ou de renoncer à la présence de son amoureux aux repas de fête.
Graduellement, l’apprivoisement a progressé avec une petite bouchée puis assaisonnement différent et éloge du goût à découvrir dont ma fille se fait vibrante avocate.
Sans pouvoir crier victoire complète, voici les gains réalisés : certaines sauces admises (surtout celles qui tirent profit des sucs de cuisson), salades rémoulades et salades verdures. Les potages de légumes et les légumineuses multiples sont prisés, les menus marocains, libanais et les sushis passent sans problème désormais. Les tomates sont absorbées dans les sauces qui ressemblent de moins en moins aux sauces à spaguetti.
Cet apprivoisement, vous l’aurez compris, comporte ses risques de « labélisation » de belle-mère!! Donc à chaque fois que je pousse un nouveau plat « dangereux », je propose aussi un favori… À date, je n’ai fait l’objet d’aucun anathème ;-))
Evelyn
C’est un commentaire très pertinent Madame Brazeau. On accuse souvent les enfants de rechigner à goûter et explorer de nouvelles saveurs, mais il y a tout autant de « grands enfants » qui ont le sens de l’épicurisme sous-développé!
Je trouve très drôle que convertissiez même les grands enfants des autres familles. 🙂 Je crois que c’est à ça qu’on reconnait les pros de la cuisine!
christiane mackay
très intéressant….je donne des cours de cuisine surtout à des enfants de 5 à 12 ans depuis des années…et chaque cours, ils doivent goûter à un légume ou un fruit (dépendant des saisons) qu’ils ne connaissent souvent pas (topinambours, fruit du dragon…) ils ont droit de jeté la bouchée s’ils ne l’aiment pas mais, plus souvent qu’autrement ils en redemandent…ils partent toujours avec une feuille explicative du produit, comment l’acheter etc…) j’essaie aussi d’associer souvent les saveurs ou odeurs à partir de ce qu’ils connaissent ex: bonbon vert, menthe verte….réglisse noire, graines d’anis, fenouil frais….aussi le produit d’origine et certaines transformations: pomme de grenade, graines de pommes de grenade, sirop de grenadine, pomme de tire su sucre d’orge…..
normalement c,est souvent gagnant même pour les plus vieux!
Evelyn
Il y a beaucoup de « peur de l’inconnu » avec l’alimentation, une fois qu’une personne a gouté à cet aliment inconnu, il est moins « effrayant »