Grandes entrevues / Personnalités québécoises

L’agriculture urbaine à la portée de tous

« L’agriculture urbaine nourrit 800 millions de personnes à travers le monde. Ici c’est un phénomène relativement nouveau… qui n’est pas seulement une mode. C’est une tendance qui est là pour rester. »

Bertrand Dumont, horticulteur, conférencier et auteur du guide Le Potager Urbain, qui vient d’atterrir sur les rayons des librairies, est intarissable lorsqu’il parle d’agriculture urbaine. Il y croit. Et cela le passionne. « Il y a encore des villes qui n’y croient pas, dit-il, et certaines personnes croient que cela va passer. Mais c’est une vague de fond : je l’ai vue apparaître il y a dix ans et elle ne cesse de croître ces dernières années. »

L’agriculture urbaine, c’est quoi ? En fait, cela veut dire que l’on jardine et que l’on cultive chez soi, peu importe la superficie disponible, afin de consommer ses propres produits. Si le jardinage était populaire dans les années 1980 chez les baby boomers, en banlieue et en campagne principalement, la nouvelle génération, elle, perçoit cette activité différemment. « Il n’est plus question de mettre 10 ou 12 heures par fin de semaine sur son jardin ou son potager, explique M. Dumont. Les jeunes veulent insérer cela parmi les autres nombreuses activités auxquelles ils s’adonnent. Et ils veulent que ce soit utile ! »

M. Dumont raconte l’anecdote de son fils de 26 ans qui, en visitant le magnifique jardin de son père, lui dit qu’il aurait mis « seulement des légumes… puisque tant qu’à travailler, je veux que ça me donne quelque chose ».

C’est en pensant à son fils, et aux membres de la génération X et Y, que l’ex-rédacteur en chef du magazine Fleurs, Plantes et Jardins a écrit son livre. Dans un style simple et clair, sans chichi, il décortique l’art de faire son propre potager : comment faire pousser dans des pots, à la verticale, comment surélever un potager, comment avoir de belles récoltes, quels sont les bons outils, les bonnes variétés pour débuter, etc. Il propose également, dans une section fort éclairante, des réponses à « 9 questions existentielles » sur le potager.

Et si on veut se lancer, cet été, on commence par où et par quoi ? Voici les trois conseils de Bertrand Dumont pour les néophytes (comme moi !).

  1. Commencez petit. Si on fait de la culture en pots, on débute par « cinq ou six pots sur le balcon » ou alors, « un petit bout de terrain ». Vaut mieux commencer modestement avec assurance plutôt que de voir grand et de se décourager.
  2. Allez-y de façon simple et ludique. On débute par des variétés « faciles à cultiver » comme « la tomate, les poivrons, le radis, la mesclun, le basilic et la courge si on a de la place ». Les fines herbes, en général, sont assez faciles à cultiver. On garde les petits fruits pour plus tard.
  3. Observez ce qui se passe quand vous posez un geste. Le jardinage et l’agriculture urbaine s’apprennent « les doigts dans la terre ». Il ne faut pas se laisser décourager, souligne M. Dumont, puisque « les échecs font partie de l’apprentissage », surtout la première année.

Le Potager urbain, facile et naturel, 312 pages, 29,95$, aux éditions MultiMondes.

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