Haïti a été choisie comme première destination pour les kits Cajou Cuisine. On aime ce pays pour son histoire, sa culture, son peuple chaleureux et surtout sa bonne bouffe. Chilandre Patry et Maxime St-Juste sont nés au Québec. Leurs parents ont quitté Haïti pour s’installer à Montréal au début des années soixante-dix. Si vous connaissez une famille originaire de cette petite île, alors vous savez que la nourriture est un symbole unique de sa culture.
L’importance des traditions
Bien avant l’arrivée des enfants, pour Chilandre et Maxime, le temps alloué aux repas était sacré : « On s’était promis de toujours manger à table ensemble, le plus que possible. » Chilandre a du mal à se rappeler des moments où ils ont transgressé cette loi non écrite. L’arrivée des enfants n’a fait qu’accentuer l’importance de cette promesse, qui est devenue une véritable tradition. Chez les St-Juste, les repas sont les parfaites occasions pour prendre un temps d’arrêt, pour se rassembler et se parler. La télévision est proscrite. Ne pas manger ensemble est presque anormal pour eux.
Pour les St-Juste, les moments passés à table ou dans la cuisine sont synonyme de rituels familiaux importants. Les deux parents ont grandi dans des maisons où les repas en famille étaient de véritables occasions de rencontres et de partage. Les portes n’étaient jamais closes. Les gens débarquaient au gré de de leurs envies sans s’annoncer au préalable. La cuisine a ce singulier pouvoir de réunir ! Des souvenirs d’enfance impérissables à travers des rassemblements familiaux où la nourriture est toujours présente, c’est ce que Chilandre et Maxime aimeraient transmettre à leurs filles Akhéna (11 ans) et Imani (6 ans).
« On veut que les gens se sentent chez eux… chez nous. On veut que nos filles soient exposées à ces conversations, à ces rires et à cet amour. Maxime et moi, quand nous étions jeunes, nos amis venaient à la maison jaser avec nos mères, même quand nous n’étions pas là. On veut qu’elles comprennent la valeur d’une maison chaleureuse et le bonheur de recevoir ».
L’identité haïtienne
Chilandre et Maxime naviguent entre deux cultures. Bien qu’ils aient un attachement profond envers Haïti, comme plusieurs jeunes nés au Québec, ils ne cuisinent pas régulièrement la bouffe haïtienne à la maison : « La cuisine haïtienne est assez complexe et prend beaucoup de temps temps. La gestion du temps est mon plus grand défi », dit Chilandre en souriant. Bien que ses filles ne soient pas exposées quotidiennement à la cuisine haïtienne, elles connaissent tous les plats typiques du pays : « Ça fait partie de nous. On s’assure qu’elles connaissent leur patrimoine culturel par l’entreprise d’autres membres de la famille. » C’est important. Ça fait partie de leur héritage. La gastronomie d’un pays fait partie de ses richesse.
Par exemple, le 1er janvier, c’est la fête de l’indépendance d’Haïti. Les Haïtiens célèbrent ce moment historique en consommant de la soupe joumou. C’est une soupe à base de courge et de légumes qui était défendue aux esclaves à l’époque de la colonisation. « Chaque 1er janvier, après le décompte, on fait la virée chez les tantes et cousins. On déguste nos soupes joumou, tout en rappelant aux enfants la symbolique derrière cette célébration. »
La cuisine haïtienne est synonyme de bonheur pour Chilandre : « Ma mère faisait la meilleure bananes pesées au monde », je m’en rappelle encore. Une recette qu’elle adore préparer avec les enfants est celle de l’épice haïtienne (marinade). On dit avec humour que tout Haïtien qui se respecte prépare son épice. C’est la base de tout plat haïtien. C’est facile à préparer et une bonne façon d’introduire les enfants aux saveurs et à la cuisine haïtienne.
Haïti n’est jamais très loin chez les St-Juste. Les parents de Maxime sont originaires de Petite Rivière dans la Vallée de l’Artibonite. Ce coin de pays est reconnu pour son lalo, plat à base de feuilles de jute. Ce n’est pas une plante qu’on retrouve facilement ici, alors le père de Maxime a décider d’en planter dans le jardin de son fils. Il apprend à ses petites filles à les cultiver et à en prendre soin. Pas une séance de jardinage ne passe sans qu’il ne raconte à Akhéna et Imani ses souvenirs d’Haïti. Quand il est temps de les consommer, c’est la belle-soeur de Chilandre qui se charge de concocter la recette. « Tous ces moments, ça soude une famille, ça crée des liens uniques », confie Chilandre.
Cuisiner en famille
Gérer le travail, les enfants, la vie sociale, n’est pas une mince affaire. Tous les parents sont des jongleurs professionnels. Les St-Juste ne font pas exception. En semaine, la préparation des repas est plutôt minimaliste, mais les week-ends, ils se reprennent.
Les samedis et dimanches, c’est Brunch Time. Les enfants mettent la table et desservent. C’est leur responsabilité. Papa Maxime prépare les crêpes. Pas n’importe lesquelles ! À ce qu’on dit, ce sont les meilleures crêpes au monde. Mais l’info est peut-être biaisée, puisque la source très proche du chef. Imani, la plus jeune, aide pour les étapes qui nécessitent moins de dextérité. Akhéna aime gérer les opérations. Maman Chilandre s’occupe du menu brunch.
Impliquer les enfants dans toutes les étapes de la préparation des repas est sans doute le moyen le plus efficace pour les intéresser à découvrir la cuisine. « Le fait que l’on ne cuisine pas tous les jours, ça rend les moments où on le fait spécial. Ce sont des expériences qui restent gravées dans l’esprit des enfants. »
Les tops des plats haïtiens chez les St-Juste :
- Légumes et crabe (ratatouille)
- Lambi en sauce
- Riz djon djon (riz aux champignons)
- Riz blanc et sauce pois blanc
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