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La consigne : quelle solution ?

Vous n’êtes probablement pas sans savoir qu’un débat fait rage présentement au Québec entourant l’enjeu de la consigne. Le gouvernement actuel envisage d’élargir le système de consignation à tous les contenants de boisson en verre, en aluminium et en plastique, incluant les bouteilles de vin et les bouteilles d’eau. De cette façon, il espère augmenter la récupération de ces contenants et réduire les quantités envoyées à l’enfouissement.

Au Québec, il existe actuellement deux systèmes de consignation, soit la consigne privée et la consigne publique.

La consigne privée : elle concerne les contenants à remplissage multiple (CRM) de bière, les fameuses bouteilles brunes. Ces contenants relèvent d’une entente privée entre les brasseurs et les détaillants, et ce système permet que les bouteilles soient nettoyées et remplies de nouveau. Les bouteilles peuvent ainsi être réutilisées de 15 à 20 fois. Ce type de consigne ne fait d’ailleurs pas partie du débat actuel.

La consigne publique : ce système vise les contenants à remplissage unique utilisés pour la bière (CRU-Bières), soit les bouteilles de verre blanches ou vertes et les canettes d’aluminium, et pour les boissons gazeuses (CRU-Boissons gazeuses), soit les bouteilles de plastique PET et les canettes d’aluminium. Les CRU peuvent être consignés ou non, et tous les contenants visés par la consigne sont identifiés par la mention « CONSIGNÉ QUÉBEC ». Dans les deux cas, les CRU ne sont pas réutilisés tels quels; ils sont broyés pour être éventuellement recyclés, peu importe qu’ils soient retournés en magasin ou déposés à la collecte sélective (le « bac bleu » utilisé pour le recyclage à la maison). Ce sont ces CRU qui font actuellement l’objet de discussions dans les médias et au niveau politique.

La consigne publique a été établie en 1984 pour lutter contre les déchets sauvages que représentaient les contenants jetés dans la nature, alors qu’il n’existait pas encore d’équipements pour la collecte sélective dans les aires publiques. Or, depuis ce temps, nous avons assisté à l’apparition de mobilier urbain sur les lieux publics permettant de récupérer les matières recyclables, notamment par l’entremise du programme de la Table de récupération hors foyer.

Par ailleurs, tel qu’elle existe actuellement, la consigne engendre déjà chez les détaillants des enjeux de salubrité (dus aux contenants non ou mal rincés), de temps, de coûts et d’espace pour l’entreposage des contenants en attente d’être récupérés. Ainsi, l’élargissement de la consigne augmenterait de façon considérable le nombre de contenants à récupérer et à gérer en magasin, contribuant par le fait même à accroître les problématiques déjà rencontrées. En procédant ainsi, on ne ferait donc qu’accentuer le problème (visionner la vidéo : https://vimeo.com/adaquebec).

Plutôt que de modifier le mode de collecte des contenants (consigne versus collecte sélective), pourquoi ne pas plutôt travailler à optimiser les centres de tri, afin qu’une fois qu’elles y sont acheminées, les matières recyclables puissent être correctement triées ? Les bouteilles de vin représentent environ 50 % des contenants en verre. Si celles-ci sont intégrées au système de consignation, qu’advient-il alors de l’autre moitié des contenants restants (contenants de jus, d’huile, de moutarde, de confitures, etc.) ? Il serait plus efficace de travailler à la modernisation des centres de tri, au conditionnement du verre et au développement de marchés. D’ailleurs, rappelons que les débouchés sont en expansion en ce qui a trait au recyclage du verre (ajout cimentaire, mobilier urbain, dalles écologiques, etc.).

Enfin, le système de consignation sur les CRU contribue à la génération d’émissions de gaz à effet de serre supplémentaire de par le fait que des camions dédiés à la collecte de ces contenants se déplacent sur les routes. Or, il existe déjà un système de collecte sélective qui permet de récupérer l’ensemble des matières recyclables par l’entremise d’une seule et même voie de collecte. Au fil des ans, la collecte sélective a fait ses preuves et elle est dorénavant accessible auprès de 99 % de la population québécoise. Elle demeure un moyen simple et efficace pour les citoyens de participer à la récupération des matières recyclables. Pourquoi ne pas tendre vers la modernisation et l’optimisation de ce système plutôt ?

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1 commentaire

  1. mimibelle
    23 Juil 2015

    j’aimerais tellement que l’état affilier avec tout les commerçant d’alimentation récupère les bouteilles d’eau, au même titre que les canettes de liqueur, car si la tendance se maintien la nouvelle génération boiras d’avantage d’eau que de ligueur comme pepsi coke etc. car avec la hausse d’obésité nous sommes devenu plus conscient des dégâts que font ces substance dans notre organiste…. et c’est la folie de vouloir marotonné et faire beaucoup d’exercice ce qui est très bon… au golf ont vent de l’eau, gym , même dans les cinéma. partout dans les écoles et hôpital ont voit des bouteilles d’eau partout…. alors ca encouragerait les personnes ramener leurs bouteilles…

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