Grandes entrevues / Personnalités québécoises

Marie-Soleil Michon, la pro du bio

Ce n’est pas d’hier que Marie-Soleil Michon mange des aliments biologiques. Ni qu’elle mange des produits locaux. Ni même qu’elle privilégie l’alimentation vivante. Ces tendances que nous observons de plus en plus dans l’univers alimentaire, Marie-Soleil baigne dedans depuis qu’elle est toute petite. Elle le dit candidement, sans prétention. Gentille, allumée, drôle et authentique, cette animatrice télé et radio a fait de son alimentation un mode de vie.

Marie-Soleil est née il y a 35 ans à La Présentation, près de Saint-Hyacinthe, une ville considérée par plusieurs comme la technopole agroalimentaire du Québec. Un peu comme Obélix tombé dans la marmite de potion magique, Marie-Soleil baigne dans un milieu où la bouffe, la bonne bouffe, est centrale. « Nous sommes une famille de gourmands, dit-elle. Je me souviens que lorsque nous revenions du marché fermier, nous déballions les sacs de provisions tous ensemble et nous commencions à grignoter. C’était la fête! »

Gourmands, oui. Mais granos aussi, avoue-t-elle. La grand-mère maternelle suit des cours sur l’alimentation naturelle avec Renée Frappier. Elle apprend à faire ses germinations, elle mange du tofu, parle de végétarisme… C’était il y a 40 ans. « Nous faisions bande à part, dit Marie-Soleil en riant. Nous allions chercher nos œufs dans les rangs, nous mangions les produits de saison, toujours très frais, selon ce que l’on trouvait au marché. »

Même si elle avoue avoir quitté ces habitudes pendant son adolescence, très vite, elle y revient. « Cette sensibilité aux produits frais, locaux et bio vient de mes parents, explique-t-elle. Cela fait aussi partie de mes valeurs de manger de bonnes choses pour la santé et pour l’environnement ». Lorsqu’elle quitte le bercail, sa mère prend soin de lui montrer des techniques culinaires de base. Daniel Pinard se charge du reste. « Je ne sortais plus le vendredi soir, j’étais rivée à son émission à Télé-Québec !» raconte celle qui a fait des études en journalisme.

Au fil de sa carrière, elle rencontre des amateurs de bonne chère, ceux que l’on appelle communément aujourd’hui des foodies. Elle explore et découvre. « Je vois la cuisine comme un laboratoire », souligne-t-elle. Aujourd’hui, lorsqu’elle est aux fourneaux, elle aime la variété – et elle déteste se compliquer la vie. « Je trouve sympathique et conviviale cette nouvelle tendance de servir les plats sur la table et de laisser les convives prendre les portions qui leur conviennent. C’est moins de trouble. Et cela fait moins de gaspillage. »

Et que mange-t-elle? « De tout !, s’exclame-t-elle. Même les abats! » Elle se ravise : « Je n’aime pas l’andouillette, les tripes, la cervelle et… le topinambour. Celui-là, je l’ai essayé de toutes les manières, sauté, braisé, en soupe, etc. Ça ne me dit rien. J’ai lancé la serviette. »

Ça veut tout dire. Si le topinambour n’a pas passé le test chez cette experte foodie, je crois que je vais laisser tomber l’idée d’en préparer à mes deux petites fourchettes récalcitrantes…

Les coups de cœur du moment de Marie-Soleil

Le restaurant Mangiafoco dans le Vieux-Montréal. « C’est une excellente pizzeria et ils font de la pizza sans gluten, une rareté. »

Les olives. « Je suis plus salé que sucré. J’en ai toujours au frigo. »

Le livre Blood, bones and butter de Gabrielle Hamilton. « C’est la chef du Prune à New York. Elle raconte sa vie abracadabrante. »

À Québec, le restaurant Le Moine Échanson. « J’y ai mangé les meilleurs acras de morue de ma vie! »

L’osso bucco. « C’est mon plat fétiche ces temps-ci. Je le fais avec du veau ou du porc. Je le sers toujours avec une gremolata. »

Marie-Soleil Michon est l’animatrice de La Liste à ARTV le jeudi à 20h. Elle collabore régulièrement à l’émission Ricardo sur les ondes de Radio-Canada et rédige une chronique dans le magazine éponyme.

Crédit photo : Julie Perreault

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