Grandes entrevues / Grands chefs

Ricardo, chef chouchou et touche-à-tout

Il m’a tout de suite demandé de le tutoyer. Il est comme ça, Ricardo. Le gars à la télé est pareil comme le gars que j’ai au bout du fil : sympathique, volubile, brillant. Bref, le charme opère et on se retrouve à oublier nos heures de recherche préparatoires et nos questions rédigées à l’avance. On se laisse transporter par les propos du chef, branchés, lucides, toujours intéressants. Quand on raccroche, on constate que le temps a filé (il nous en a accordé plus que prévu) et qu’on a joyeusement débordé des thèmes établis.

Oui, Ricardo est une bête médiatique dotée d’une machine de marketing bien rodée. Tout ce que lui, sa conjointe Brigitte Coutu et leur entreprise (Ricardo Media) touchent se transforme en or. En plus d’un magazine publié huit fois l’an (à 100 000 copies), d’un site de recettes qui marche à plein régime (5,5 millions de pages vues et 580 000 visiteurs uniques en juillet), d’une prolifique collection d’accessoires de cuisine (elle comptera 112 articles à l’automne vendus chez 586 détaillants au Canada), Ricardo entame une 11e saison de son émission culinaire sur les ondes de Radio-Canada. Et c’est sans parler de la version anglophone de son show, Ricardo and Friends, qui se poursuit à Food Network et à Global et du franc succès remporté cet été par le Fermier Urbain.

Ricardo dort-il ? Le principal intéressé éclate de rires. Il avoue qu’il quitte tous les jours les bureaux de son entreprise de la Rive-Sud à 17h… « J’aime mon boulot mais je ne suis pas obsédé, dit-il. Nous avons 35 employés à temps plein chez Ricardo Media et chacun est meilleur que moi dans son domaine. Je me vois comme un leader, un motivateur, celui qui pousse tout le monde et trouve des idées. » Le père de trois filles de 14, 12 et 9 ans confie avoir un horaire « tout à fait standard » pendant la semaine. « Nous soupons vers 18h15 et nous aidons les filles avec leurs devoirs ensuite », dit-il. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas lui qui s’occupe des repas à la maison… mais bien Brigitte. « C’est très typique, dit-il. Comme dans la plupart des familles québécoises, c’est la femme qui s’occupe de gérer les repas de la semaine. Elle pense à ce qu’il faut acheter pour le lendemain midi, pour les lunchs, pour le souper suivant… pas moi ! »

Il faut dire que Ricardo cuisine pas mal. Et lorsqu’il enfile son tablier, c’est pour tester de nouvelles recettes, faire des expériences, recommencer, changer quelques ingrédients, goûter… « Quand elles étaient plus jeunes, mes filles me demandaient toujours à leur anniversaire ‘papa, s’il-vous-plaît, est-ce qu’on peut manger normal ?’ » raconte celui qui a conçu plus de 3000 recettes pour le site ricardocuisine.com. Normal, pour elles, ça veut dire de la bouffe plus traditionnelle. « Ce qu’elles réclament le plus, ce sont les plats de leurs grands-mères comme un macaroni à la viande, une lasagne, un pâté chinois », dit le cuisinier de 45 ans. Il prône d’ailleurs la simplicité lors de la préparation des repas, à la maison. « Arrêtez d’essayer de faire comme au restaurant, s’exclame-t-il. Je pense qu’il faut connaître une dizaine de bonnes recettes et les faire souvent, sans se mettre trop de pression ! »

De retour d’un mois de vacances, Ricardo se prépare pour un automne fort occupé. Les affaires vont bien et les projets fusent. Il compte entre autres s’investir à la Ferme Guyon, un vaste domaine agricole et horticole situé à Chambly dont il est actionnaire depuis avril. Parmi ses autres idées, y’aurait-il celle de se lancer en politique prochainement ? « Non, pas pour le moment », laisse-t-il tomber tout en confessant qu’il a été sollicité par plusieurs partis dernièrement…

Les coups de cœur du moment de Ricardo

Le homard. « À 5 ou 6$ la livre, le homard est vraiment une aubaine ! J’en ai mangé beaucoup cet été, en salade froide, en soupe, en lobster roll, en sandwich… Je me suis gâté. »

Le poulet général Tao. « Je vais souvent m’en chercher au resto du coin sur l’heure du midi et je pense que je pourrais en manger tous les jours, je capote ! »

Les cocktails. « C’est mon affaire en ce moment. Je réinvente les cosmos, les mojitos… J’essaie toutes sortes de choses. »

Le restaurant Juni. « C’est Anne-Marie Withenshaw qui m’a fait découvrir ce resto japonais. Je ne prépare pas de sushis : personnellement, je trouve que ça n’a pas d’allure de faire ça soi-même à la maison. Ça prend toutes sortes de poissons frais et surtout, beaucoup de technique et de dextérité. »

Le documentaire Jiro Dreams of sushi. « C’est l’histoire du plus grand sushiman au monde. Il a un tout petit comptoir dans une station de métro de Tokyo. »

L’émission Ricardo reprend le 10 septembre 2012 à Radio-Canada et le magazine sur la rentrée (qui comprend aussi un spécial « Manger en famille ») sera en kiosque le 17 août.

Crédit photo : Christian Lacroix

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1 commentaire

  1. Therreault Michèle
    11 Août 2012

    Tout comme Ricardo que j’adore,Josée di Stadio et Louis-François Marcotte sont des personnalités très attachantes ,très sympatiques des gens comme vous et moi.C’est pour cela que nous les aimons..Bravo!!!!!

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