Anne-Marie Withenshaw, l’épicurienne jetset

En quatre saisons d’animation à la tête de l’émission Guide Resto Voir, sur la chaîne Évasion, Anne-Marie Withenshaw a visité près de 300 restaurants au Québec. La bonne bouffe, l’art de la table et les accords harmonieux, elle connaît. Mais ce qu’elle aime surtout, lorsqu’elle découvre un endroit ou un plat, c’est l’authenticité et la simplicité. Rencontre avec une touche-à-tout volubile et branchée, qui n’a pas la langue dans sa poche.

Maude : Est-ce que tu aimes cuisiner ?

Anne-Marie : Oui mais je cuisine avec modération. Ça vient par vague. Hier, par exemple, j’avais du temps. J’ai fait des muffins, une recette de poisson de mon ami Chuck Hughes et de la soupe. J’aime cuisiner et que ce ne soit pas compliqué. J’achète souvent des plats pré-cuisinés que je retravaille.

Maude : Où les achetez-vous ?

Anne-Marie : Je suis une fidèle du Cartet, dans le Vieux-Montréal. J’achète des confitures, des caramels, des pâtes, des plats préparés sur place… J’aime que la qualité soit restée la même malgré la renommée de l’endroit. En fait, je trouve que c’est trop rare : il arrive souvent qu’un restaurant reçoive de bonnes critiques et qu’un an plus tard, ce soit plus cher et… moins bon. J’haïs ça quand ça arrive parce que tu déçois les gens à qui tu as recommandé ce restaurant.

Maude : J’imagine que vous avez vos valeurs sûres…

Anne-Marie : Oui ! Je suis très à cheval sur la qualité. J’aime les bistros, comme le Holder, que je fréquente assidûment. C’est un endroit où tu peux être sûre que ta bavette va être bonne. J’aime beaucoup le Kitchenette. Je sens la vision du chef, Nick Hodge, quand je vais là. J’apprécie qu’un chef soit à l’écoute de ses clients tout en étant fidèle à lui-même. Ce même chef a ouvert le IceHouse (51 rue Roy, 514-439-6691) que je fréquente aussi, un endroit vraiment unique à Montréal. Je prends parfois mon déjeuner à L’Express : rien ne bat leurs deux œufs-jambon à 5,95$ ! Et j’ai découvert récemment le Café Sardine dans le Mile-End. Ils servent des beignes, des sandwiches, des sodas faits maison; la carte est petite mais ils savent ce qu’ils font.

Maude : Y’a-t-il des choses que vous n’arrivez pas à trouver à Montréal, en termes de restaurant ou de plats ?

Anne-Marie : Oui, comme un bon sandwich-déjeuner à la « œuf McMuffin » qui ne soit pas un Tim Horton ! Je ne l’ai pas encore trouvé. Je n’ai pas encore déniché un super bon restaurant coréen. Et du côté des restaurants japonais, j’en ai trouvé un, un seul ! (Note de Maude : c’est le Kazu, au 1862 Sainte-Catherine ouest, 514-937-2333). C’est un problème que nous avons, à Montréal…

Maude : La variété ?

Anne-Marie : Exactement ! On manque de variétés. La cuisine est un peu trop blanche et un peu prévisible. Au Québec, nous sommes un petit marché. Les Québécois sont friands de ce que nous faisons ici. C’est vrai en restauration comme en télévision. C’est une bonne nouvelle, c’est magnifique. Sauf que ça fait que tout le monde se suit les uns les autres… Si une mode se pointe, tout le monde embarque. À un moment, tout le monde mettait du basilic dans ses drinks… Il y a aussi eu le retour du comfort food : mais là, c’est beau, okay, on a compris ! (rires)

Maude : Trouvez-vous que la réputation de Montréal est surfaite en restauration ?

Anne-Marie : Non. Il y a une belle vitalité. Il y a beaucoup de talents. Et on fait souvent très bien les choses avec moins de ressources…

L’émission télé Guide Resto Voir est en ondes tous les vendredis à 20h, au Canal Évasion. À la radio, Anne-Marie Withenshaw est à la barre de All Access Weekend à 92,5 The Beat les samedis matins de 10h à 12h.

Crédit photo : Jocelyn Michel